Chapitre 10 : Les idées reçues

Comme tout bon Français, je suis parti aux States avec une tonne d’idées reçues.

Les films, les séries américaines, les jeux télévisés ainsi que les informations à la télé, contribuaient à forger dans mon esprit une vision bien façonnée et bien claire des gens que j’allais rencontrer là bas.

Vous allez me dire « Mais non, c’est des films. On sait bien que les individus sont tous différents, et qu’il ne faut pas généraliser ! Enfin ! » et vous aurez raison !

Vous devez toutefois savoir, avant d’entamer ce chapitre, que toutes ces idées sont à la fois fausses et vraies.

Pas de bol, c’est l’école de fans, tout le monde a gagné.

Pas facile, donc, d’aborder le sujet sans dire des bêtises. Nous allons tout de même essayer.

1 Ce qu’on pensent d'eux

Idée reçue n°1 : Chewing-gum

Les américains machent en permanence du chewing-gum ?

Ben en fait, non. C’est même une pratique plutôt marginale, pratiquée surtout par les enfants, ou en cas de « fin de soirée bien enfumée et arrosée », pour sentir moins mauvais de la bouche.

La mode a dû passer, comme en France du reste.

Idée reçue n°2 : Bruyant

Les Américains sont très bruyants ?

Je dois reconnaître que certains d’entre eux (et elles) sont très bruyants.

Une voix sonore et beaucoup d’efforts pour se faire entendre les amènent à parler plus fort que tout le monde.

Un Psy serait certainement plus approprié, m’enfin bon …

Mais là aussi, c’est une pratique assez marginale.

En fait ces personnes, gonflantes pour tout le monde, le sont plus particulièrement pour leurs amis qui eux, contrairement à nous, doivent se les coltiner en permanence.

Prions pour eux, donc, et ayons une pensée émue et compatissante pour leurs amis.

Idée reçue n°3 : Cow-boys

Les Américains sont des Cow-boys ?

Malgré l’attitude actuelle de leur très cher, mais pas trop finalement, président, ils ne sont pas tous originaires du Texas.

Et oui, comme vous le savez, les cow-boys sont plutôt des Texans. Mais ce qui ne ressort pas toujours, c’est que les USA sont composés de près de 50 pays très différents qu’ils appellent des « Etats ».

Croyez moi, ils sont vraiment différents les uns des autres.

Par exemple :

malgré une guerre de sécession qui commence aujourd’hui à dater, l’opposition Nord/Sud demeure.

Autant les états du nord sont de moins en moins racistes, autant les états du sud le sont carrément restés.

Idée reçue n°4 : Grands enfants

Les Américains sont des grands enfants ?

Je dois avouer que, sur ce coup là, je ne vois pas beaucoup d’arguments « contre ». Un peu « sec » le Gérard.

C’est vrai qu’ils ne font pas beaucoup d’efforts pour prouver le contraire.

Walt Disney a beau avoir été d’origine Française (il paraîtrait même que son nom s’orthographiait Walter Disnet. Mais rien n’est moins sûr) c’est quand même aux States qu’il a fait son beurre.

Et puis « Michel fils de Jacques », sa maison organisée comme un parc d’attraction, c’est pas une invention.

Et Bush, qui n’en peut plus d’avoir tous ces jouets avec lesquels la communauté internationale l’empêche de jouer.

C’est vrai quoi, avec autant de matériel, ça doit être rageant de ne rien pouvoir faire !

Tout ça parce que les Français se croient permis de donner, à tort et à travers, un avis que personne ne leur demandait.

Et oui …

ils sont comme ça les Français !

Idée reçue n°5 : Les flics

Les flics Américains sont des shérifs ?

Tout à fait !

Leur autorité est incontestable et, malgré ce que montrent certaines émissions télévisées, incontestée (ou si peu).

Notons toutefois que le terme shérif s’applique à une bonne partie des ces forces de l’ordre.

J’en ai même photographié un à Sandwich, avec sa voiture. Quoique surpris au début, il a eut l’air flatté.

2 Ce qu’ils pensent de nous

Tout comme nous pensons que les Suisses sont plutôt du genre « maniaques de la propreté » et d’une lenteur certaine, que les Italiens sont des beaux parleur, les Grecs Pédés, les Polonais alcooliques et les Belges intellectuellement limités, et bien les américains, de leur côté, se permettent de nous juger !

(Ah, les petits salopiots !)

De leur point de vue les Français …

Ne se lavent que très rarement :

L’industrie Française du parfum est là pour en apporter le preuve formelle. Nous sommes connus comme une référence mondiale du parfum : CQFD.

Sont extrêmement dragueurs :

Tout comme Pépé le putois de Tex Avery ! Et oui !

S’il a l’accent Italien dans sa version Française, il parle Français dans sa version originale. (Notez l’allusion à l’odeur aussi …)

Pépé considère que, plus la femme dit non, plus elle lui montre son attachement. Logique pour un Français, semble-t-il …

Par ailleurs, Pépé fait beaucoup de bisous ! Comme nous !

Et oui, le simple fait de « faire la bise » est, pour la plupart d’entre eux, très « osé », mais comme on est Français, ça fait exotique et c’est toléré. (A évitez, tout de même, dans la mesure du possible)

Sont très individualistes :

Ils fument tout le temps, font ce qui leur chante, et considèrent cela normal car :

« Etre Français est une raison largement suffisante !  »

Bon, d’accord, au début de l’année 2003, nous avons été de moins en moins « cute » et « charming », et de plus en plus « Individualistes », voire même des « emmerdeurs » patentés, rapport à l’Irak.

Mais bon, « Ca leur passera avant que ça nous reprenne ». (Ref . ma mamie)

Anecdote rigolote :

J’étais aux US dans un bar avec Heather et des amis/connaissances à elle.

Bon ! La bière à la main, j’essayais tant bien que mal de suivre trois conversations à la fois, en espérant comprendre ainsi l’équivalent d’une conversation complète.

Et puis l’un d’entre eux, une armoire à glace, s’approche de moi, un peu curieux, un peu timide, et me balance comme ça (en Anglais) :

« Et sinon, tu te laves combien de fois par mois ? »

avec l’air de dire

« Tu es Français, donc tu ne te laves jamais. »

« ????? !!!!!!! »

A la fois interloqué et surpris, je me voyais avoir le choix entre « l’emplâtrer directement sur place », lui renvoyer une répartie cinglante du genre « Et toi tu sais lire et écrire ? », ou bien employer la ruse. (Ref. Donjon de Naheulbeuk)

Il avait beau avoir l’air pas vraiment très « éveillé », il avait tout de même l’air vraiment très costaud. (Pas tibulaire mais presque)

Après une longue seconde d’hésitation, je décidais donc d’employer la ruse (m’évitant du même coup une confrontation frontale violente) et de lui répondre d’un ton calme et blasé :

« Ben, une fois, pourquoi ? »

J’avais touché en plein dans le mille ! Le pauvre ne s’attendait certainement pas à ce genre de répartie et avant qu’il me demande si c’était vrai j’ajoutais d’un air le plus innocent possible, mais avec beaucoup de sérieux quand même :

« Ah oui, mais attention ! Même quand je suis propre ! »

Terrassé par l’énormité d’une telle déclaration, il laissa tomber le morceau et reprit, auprès de ses amis, la conversation qu’il avait quittée une minute auparavant.

J’étais content de ma connerie, et je terminais ma Guiness, pas peu fier de moi, et aussi bien content d’avoir réfréné en moi cette pulsion bestiale de lui coller mon poing sur la figure. Moi aussi j’étais taillé à la hache !

Autre anecdote rigolote :

« So cute, so French ! » s’est-elle exclamée, en rougissant !

J’étais arrivé au « 99 », un bar/restaurant où Heather travaillait comme serveuse. Vous pensez bien qu’entre gonzesses elles avaient du papoter. J’avais du être LE sujet de conversation de la journée, voire de la semaine. Un vrai Français qui habite vraiment Paris, et qui passe dans un trou perdu comme Cape Cod, ça ne se loupe pas.

Elle m’a donc présenté à ses copines/collègues. Jusqu’ici, tout allait bien.

Alors moi, poli et bien élevé, je tends la joue et me mets en devoir de n’oublier aucune des ses amies. Sinon, après ça fait des histoires, des jalousies, tout ça quoi. Vous connaissez les femmes.

J’avais à peine entamé la deuxième (copine) que je sentais comme une tension dans l’air, ce genre de moment hors du temps où vous comprenez qu’il se passe quelque chose mais vous ne voyez pas vraiment quoi. Un moment où vous sentez de plus en plus fort que, non seulement vous vous êtes rendu coupable d’un manquement grave aux convenances établies, mais qu’en plus vous vous y enfoncez doucement mais sûrement, continuant tranquillement sur votre lancée, concentré que vous êtes sur la fastidieuse tâche que vous avez entreprise.

4 bises par personne, comme ça y aura pas de plainte du style : « Moi c’est trois ! Ah non, moi c’est deux ! »

J’étais serein !

Et pourtant, la série terminée, il était très visible qu’elles ne savaient plus où se mettre, toutes, rouges comme des pivoines.

Et c’est là que j’ai compris : les gens vraiment intimes ne dépassent pas le stade de l’accolade. J’ai moi-même essayé l’accolade avec mon beau-père. Il m’a bien fait comprendre de ne jamais recommencer, on n’est pas des pédés tout de même.

Pour finir, il en restait une, cachée derrière le comptoir. Elle s’est proprement fait dénoncée par ses copines. Alors bon, je me suis exécuté.

Pareil : toute rouge, savait plus où se mettre.

Encore une anecdote rigolote :

« Je m’en fiche, je suis Français » est une phrase qui va très bien dans la bouche d’un Français.

Un comique Anglais, Eddy Izzard, de passage à New-York l’utilise dans son spectacle comme une phrase typiquement Frenchy.

C’est la cigarette à la main et l’air très supérieur :

« Do I smoke ? Yes ! But I don’t care ! I’m French ! »

3 Ils nous voient comme ça

Polo de pêcheur Breton rayé blanc et bleu, béret sur la tête, cigarette au bec et la baguette sous le bras.

Pas de surprise, mon grand père maternel quoi.

En outre, ils nous imaginent assis dans une chaise en rotin à la terrasse d’un café, le ballon de rouge à la main, à siffler les femmes qui passent et à commenter leur anatomie. La scène se déroule à Paris, il fait beau et la 2CV n’est pas loin. (Ref « Armagédon »)

Pas de surprise non plus puisque, là encore, ils ne sont pas trop éloignés de la vérité.

4 Mais ça n’a pas toujours été le cas

En effet, la France a tout d’abord rayonné là bas grâce à notre Louis préféré : Louis le XIVeme !

Les grandes et riches familles s’installaient à Newport pour y construire les maisons les plus grandes, les plus belles, les plus somptueuses … les plus Françaises quoi.

Bien avant Paris, c’est Versailles qui rayonnait.

Le Français était la langue du roi Louis. Les enfants le parlaient donc avec leurs parents et leur éducation ne se concevait qu’au travers du style « Français ». (Ref. Marble House à Newport, Rhode Island)

« Marble House » est absolument à visiter si vous sentez que le château de Versailles vous manque.











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