Chapitre 09 : La mentalité aux USA

1 C’est qui les plus forts … ?



Les américains sont très fiers de leur pays.

« Ca, on avait remarqué ! » me direz-vous, et vous aurez raison.



Ceci dit, c'est une fierté très « nature », et ils n'ont pas le sentiment d'être « m'as-tu-vu » du tout, ni même extrêmes dans leurs pensées : juste « nature ».



Et même lorsqu'ils posent leur joli drapeau sur la façade de leur maison, c’est pour montrer à tout le monde qu’ils positivent.


C'est comme ça, c'est tout.



Au début, je me disais qu'ils avaient peut-être peur. Qu'ils avaient un besoin très fort d'être rassurés quant à leur situation géographique ...

Imaginez la scène :

Bob est au volant de sa voiture. C’est une voiture rouge avec le drapeau confédéré sur le toit. Le klaxon joue, non pas « Le pont de la rivière Kwaï », mais plutôt « Dixie ». Le genre « Général Lee » dans « Shérif fais moi peur ».

Donc il conduit, l'air dégagé. Il « play casual ». Il va pour s'acheter une bud, et puis soudain c’est le drame :

- "Tiens, mais où suis-je donc ?" (Début d'affolement)

- "Suis-je bien toujours sur le sol des USA ?" (Panique en perspective)

- "Suis-je en Iraq ?" (Panique totale)

- "Mais non, il y a un drapeau étoilé sur le devant de cette maison !"

Ouf ! Il est rassuré ! Il est bien toujours sur le sol des Etats Unis d'Amérique, quelle histoire !

Bon, je sais, là, je pousse un peu mémère dans les orties.

Souvenez-vous simplement que c’est leur façon à eux de montrer à leurs concitoyens qu’ils sont près à aider la communauté si le besoin s’en fait sentir.

C’est un peu comme :

cet épisode de « La petite maison dans la prairie » où Charles met toutes ses économies dans la location d’un cheval. Il se casse une cote, et donc, ne pouvant plus travailler aux champs, risque de perdre tout ce qu’il possède. Il doit, malgré sa blessure, porter des sacs de grains pour gagner un peu d’argent. Et puis, c’est au moment où ses filles le remplacent, car il a perdu connaissance (de douleur), que la population du patelin (qu’il ne connaissait pas alors. C’est un des premiers épisodes) se porte à son secours, et lui file un coup de main.

J’en chiale encore rien que d’y repenser.


Enfin bon, pour résumer : plus la vie est dure, plus il est de bon ton de se serrer les coudes, et donc de le montrer.

D’où les drapeaux.

Et puis avouez que c’est toujours plaisant de pavoiser. C’est plus festif.

Conclusion :

Évitez de critiquer, même sans mauvaises intentions, ce serait plutôt mal perçu.

Ne pas faire pipi dessus non plus, ne pas le brûler.

Enfin bon vous m’avez compris, c’est pas un sujet de plaisanterie.

2 Respectabilité …

Avec cette fierté, ils ont une conception de la respectabilité très logique :

« Si vous respectez vos concitoyens, ils vous respecteront.  »

Ils y tiennent beaucoup, au respect du voisin. En lisant mes premiers brouillons, ma femme l’a prononcé au moins une centaine de fois en moins de trente secondes.

Bon d’accord, « cent » c’est beaucoup, disons une bonne demi-douzaine de fois.

Explication :

S’intégrer à la communauté est le maître mot de l’histoire.

On apprend aux enfants à être gentils, honnêtes et à suivre les règles. (Jusque là pas de surprise)

On sait que lors de l'adolescence, les jeunes deviennent un tantinet contestataires (Pour ça, pas trop de surprise non plus, c’est pareil partout)

Le passage à la vie adulte est marqué par le désir de s'intégrer.

Comment devenir quelqu'un de bien et de respectable ?

Hein ?

En s’intégrant au tissus social, en respectant les autres. A commencer pas ses parents, avec tout ce qu'ils nous ont appris ! Et en particulier toutes ces règles avec lesquelles ils nous ont bassinées toute notre enfance. (Là non plus, pas trop de surprise, les parents sont sûrement aussi saoulant des deux côtés de l'atlantique.)

Et c'est là que la différence devient plus subtile :

Là où les français estiment de leur devoir de citoyen responsable de tout re-réfléchir (plusieurs fois) au cas où les idées qu'ils ont reçu en héritage sont peut-être des idées pas bien ... (C'est vrai, on ne sait jamais, les enfants nazi avaient appris à dénoncer leurs parents et d'autres choses du même genre, tout de même !) … et bien les américains mettent toutes leurs forces, toute leur énergie à montrer qu'ils les suivent !

Attention, ils ne le font pas aveuglément, pour le plaisir de suivre une règle, comme un troupeau de moutons, non. Ils le font pour montrer leur capacité à les suivre. Cela montre, en quelque sorte, à la fois leur force de caractère et leur volonté de s’intégrer à la société.

C'est cette capacité qui est regardée en premier.

Et c’est sans penser à mal qu’il m'est arrivé de gaffer, aussi sur ce point.

Plusieurs fois.

3 Le discours …

Un américain qui parle…

… s’inscrit d’abord dans une démarche communautaire. Cette communauté dans laquelle il est fier d’être intégré. Il garde à l’esprit que le groupe, pour réussir, a besoin de tout le monde. Donc, être intégré au groupe, c’est bien.

Face à l’adversité, la communauté à plus de chance de survivre en ayant tous ses membres unis.

« Team player » (« esprit d’équipe ») dans l’âme, il puise sa fierté de cette capacité à s’intégrer.

Il fait, avant tout, partie du groupe et en conçoit beaucoup de fierté.
Ainsi, de fait, il a le réflexe naturel de protéger et de défendre son groupe, quels que puissent être les circonstances.

Un Français qui parle …

.. s’inscrit d’abord dans une démarche individuelle. Et, quoiqu’il soit très fier de son appartenance à la communauté française (Ce qui se comprend très bien, n’ayons pas peur des mots), il conçoit de la fierté à être capable de s’en détacher parce qu’il réussit à re-réfléchir les choses (et donc les règlements), même s’il reprendra à son compte la plupart de celles-ci sans les changer. Résistant dans l’âme, il puise sa fierté de cette capacité à réfléchir.

Il est, avant tout, intellectuellement indépendant et en conçoit beaucoup de fierté.
Ainsi, de fait, il a le réflexe naturel de critiquer et de dévaluer son groupe, quels que puissent être les circonstances.


Conseil :

Le respect qui vous est témoigné sur le sol américain est en rapport avec votre capacité à suivre les règles et règlements. C’est par ce moyen qu’on voit si vous êtes ou pas un « team player ». Si vous dérogez à une règle, même pour une banale petite infraction, il sera estimé que vous éprouvez des difficultés à suivre les règles, et c’est pas bien.

Notez qu’il ne vous mépriseront pas forcément, non.
Il sera juste estimé qu’il vous reste encore des progrès à faire et ils seront généralement tristes pour vous.

Chacun sa croix après tout.

4 PDA …

C’est l’acronyme de « Public Display of Affection ».

Cela désigne le comportement affectif en public.

Par exemple :

Il est inconvenant de s’embrasser dans les lieux publics. Le « French kiss » est plutôt mal vu hors de votre chambre nuptiale et même se tenir par la main peut être encore trop évident. Un peu comme en France avant Brassens ?
Moi qui ai été élevé à l’ombre de Brassens et de ses « Amoureux des bancs publics », ça risque de ne pas être facile ! Priez pour moi.


De plus, sur les plages américaines ainsi que dans les piscines publiques, l'utilisation des « slips de bain » est considérée comme offensante. Les hommes portent des « shorts de bain ». Je sais que leur utilisation a été interdite en France pour des raisons d'hygiène. En fait c'est surtout pour des raisons comportementale : les gamins des banlieues passaient leur journées dans leurs shorts de bain, et piquaient directement une tête dans la piscine sans se changer ni se doucher. Fort heureusement, les gens d'ici sont propres ...)
Inutile de préciser qu'ici, les femmes n'enlèvent pas le haut ...

5 Tout en grand

Allez à New-York, levez la tête et vous comprendrez :


Ces immeubles sont au moins aussi grands que la tour Montparnasse.








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